Une histoire de plus de 2000 ans

Saint-Cricq Villeneuve, bien que plus ancien, fait partie des pays du Marsan et son histoire lui est entièrement liée. On trouve des traces de présence humaine le long du Midou et de la Midouze dès l’époque de la préhistoire.

Sur notre commune, près de la ferme Milhomis, un gros biface a été trouvé. Non loin de là, sur le site de Menjuin (derrière la carrière), on a aussi trouvé des outils bifaces, lames de silex et nucléus qui ont été rattachés à l’époque du Moustérien au paléolithique, une période où homme de Neandertal et Homo sapiens sapiens se sont côtoyés. Cependant, la nature de nos sols n’a guère permis de trouver plus de marques de ces âges (1). Des traces plus importantes, toujours en limite de notre commune, sur le plateau de Castets, ont été trouvées, tels des fragments de céramiques. Des sondages effectués par Philippe Gardes (2) ont amené la certitude de la présence d’un habitat en terre et en bois entre le IXe siècle et le VIe siècle avant notre ère, signalant la présence de peuplades d'origines Celtes et Ibères, dans les Landes.

A Saint Cricq, en ce temps-là, nous sommes en pays Tarusate (3) dont Atura (Aire sur l'Adour) est le chef-lieu .

En 56 avant JC, les romains ont entrepris la conquête de l’Aquitaine par l’intermédiaire du lieutenant de Jules César, Crassus, de manière à y établir la « pax romana ».

Deux batailles eurent lieu dans la région avant que les peuples aquitains ne se rendent.

Si les spécialistes ne sont pas certains du lieu de la seconde et dernière bataille, le Dr L.Sorbets évoque la possibilité qu’elle ait eu lieu dans « un triangle Cazaubon - Roquefort Saint Cricq de Marsan » et en justifie les raisons dans un bulletin de la société de Borda de1886 p. 40.

Au IIIe siècle après J.C., la province s’appelle Novempopulanie ou Aquitanianovempopula- na (Aquitaine des Neuf Peuples). C’est le nom donné par l'administration impériale à la partie sud de l'Aquitaine antique. Elle est une province romaine du diocèse de Vienne, de la préfecture des Gaules.

Chaque peuple a son propre territoire appelé « Civitas ». Celui des Tarusates devenus Aturenses englobe Tursan, pays de Marsan et une partie de la Chalosse. Ce sont les limites qui seront re- prises plus tard par l’évêché d’Aire (vers 506). Le chef-lieu Atura est devenu Vicus Julii.

Sur l’emplacement actuel du village de Saint Cricq, au IVe siècle, était construite une importante villa gallo-romaine (voir détails) dont les vestiges seront découverts en 1868, par le propriétaire des parcelles, près du centre bourg. D’aucuns ont voulu y voir la résidence du fameux rhéteur Arborius (4) qui s’était retiré dans la région. La villa aurait disparu vers le VIIIe siècle. Est-ce les Vascons, les Normands ou bien les Maures qui la détruisirent ?

Un sarcophage retrouvé sur la commune atteste de la présence de Wisigoths au Vème ou au VIème siècle. Les Wisigoth eurent un royaume dans la région entre 418 et 507. Leur capitale était Toulouse et leur résidence royale était implantée à Aire.

A côté de la villa de Saint-Cricq, se trouvait un vaste champ appelé Placeyts qui tirerait son nom des anciens placitas et désignerait un lieu où se tenaient des Plaids (en latin placitum), sortes d’assemblées qui à l’époque franque permettaient à un souverain ou son représentant de prendre conseil de ses vassaux sur les affaires de son état ou de son domaine (4).

Les seuls plaids de ces contrées, dont l'histoire ait gardé un vague souvenir, ont eu pour objet d'opposer une barrière à l'envahissement des Vascons. Mais rien ne put arrêter leur marche. Les plus grands plaids, tenus probablement en deçà de la Garonne, dont nous puissions mar- quer la date et le but précis, sont ceux de l'an 812. C'était sous le règne de Louis-le-Débonnaire qui, au sortir d'une expédition faite en Espagne, dans cette assemblée, obtint d'aller attaquer les Basques si les plus insoumis d'entre eux ne venaient pas le trouver à Dax (4).

Un autre quartier de Saint-Cricq porte la marque de ce passé guerrier : c’est le quartier de ba- taille qui retentit encore des combats qui s’y produisirent, Vascons, Maures ou Normands s’y confrontant avec les Francs?

En 1977, sur la commune de Pujo, à Larrauguet situé à 300 m de la limite sud de la commune de Saint-Cricq, un trésor a été découvert. Il s’agit de 12 000 pièces de monnaie du type antoni- nien. Ce sont des pièces d’argent valant deux deniers dont la création remonte à l’empereur Caracalla. Il s'agit de différentes pièces frappées sous divers empereurs allant de Gallien* (253-268) à Victorin (269-271). Selon l’étude menée, le trésor a pu être constitué à partir de 275 après JC. Quelle est sa provenance ? La proximité de la villa gallo-romaine dont on a estimé la construction vers l’an 300 a vraisemblablement un rapport.

Il est à noter que la période en question était incertaine du fait de raids germaniques et de l’insécurité liée aux bandes de brigands écumant la région. Toujours est-il que le propriétaire du trésor l’a enfoui mais ne l’a jamais récupéré.

Au début du IV siècle, des hordes germaniques envahirent l’aquitaine et Saint Jérôme témoigne des destructions qu’ils y accomplirent.

Les Wisigoths furent chassés par les Francs en 506, ceux-ci des lors dominèrent l’Aqui- taine. Mais, vers 587 les Vascons l’envahirent, puis constituèrent un duché quasi auto- nome dans notre région et furent reconnus de fait par les Carolingiens. Pendant six siècles, ils furent présents et forgèrent « les bases de l’identité Gasconne ».

La paroisse (*) de Saint Cricq est apparue au VIe Siècle. Elle fut formée à partir du do- maine antique et de ses vastes territoires rattachés, puis elle se fragmenta vers le IXe siècle en d’autres paroisses dont Bougue et Sainte Foy sont issues.

Au Moyen Âge, sur le territoire de la paroisse de Saint-Cricq, étaient implantées deux seigneuries, celle de Maureilhan et celle d’Agos. (voir détails)

Elles eurent, à l’occasion, le même seigneur. La première, était vraisemblablement positionnée à l’emplacement du quartier éponyme, l’autre, la seigneurie d’Agos, se trouvait à l’ouest du village de Saint Cricq, en bordure du Midou. Elle possédait un château, aujour- d’hui ruiné, et un moulin. Cependant, d’autres maisons nobles possédaient des fiefs sur le territoire communal.

A cette époque, sur le plan politique, Saint Cricq faisait partie de l’une des « bastilles » du Marsan, celle de Villeneuve, qui comprenait trois paroisses avec Villeneuve et Saint Médard de Meignos(**).

La justice était rendue par la « cour del sers », cour de justice de la vicomté de Marsan dont le siège se trouvait à Bascons. A une époque plus tardive, un siège de juridiction secondaire sera installé à Villeneuve. A la tête du tribunal, se trouvaient un sénéchal , des lieutenants (général –particulier –criminel - de police), un procureur du roi, greffiers et assesseurs.

Les peines infligées par la sénéchaussée pouvaient aller du bannissement à la pendai- son en passant par les verges et les galères avec marques au fer rouge.

Sur le plan ecclésiastique, Saint-Cricq dépendait de l’archiprêtré du Plan, dépendant de l’Archidiaconé du Marsan, une subdivision de l’évêché d’Aire. Et ce, jusqu’à la révolution (concordat).

Une commanderie, Saint-Jean d'Angenès, qui appartenait aux chevaliers de Saint-Jean, avec un hôpital et une chapelle, était présente sur le territoire de la paroisse. (Voir dé- tails)

L'église

L’église de Saint Cricq est de type roman. Elle fut construite vers le XIe siècle et a pour saint patron Saint Cyr, autre façon de nommer le saint qui a donné son nom au village. Auparavant, elle fut à son origine au VIe siècle très modeste, construite en partie avec des matériaux provenant de la villa de Glézia. Le donjon daterait lui aussi du XIe siècle. L'Eglise fut agrandie une première fois pendant le Moyen Âge et la partie supérieure de la tour fut couronnée de créneaux avec un chemin de ronde et coiffée d'un toit pyramidal (5). L’église servit à la fois de lieu de culte et de refuge pour les paroissiens qui l’utilisèrent comme endroit défensif en cas d'attaques ennemies, notamment pendant la guerre de Cent Ans. Deux collatéraux seront ajoutés à la nef, aux XVe et XIXe siècles, porche et mobilier sont aussi du XIXe.

Au XIIIe siècle, on trouve un recensement de la seigneurie de Maureilhan dans des actes administratifs (6) destinés au roi d’Angleterre : « affarium de Morelhan in par Sancti Quirici Marciani »; dans ce même document, on apprend que le chevalier Arnaud Loup de la Boquère, Arnaud Se- guin d’Estanget Pierre de Bedeyssans possèdent des fiefs dans la paroisse de Saint Cricq de Marsan et ont « rendu foi et hommage » le 22 octobre 1273.

Vers 1680, une carte du Marsan fait apparaître Saint Cricq comme appartenant aux domaines royaux engagés. (7)

En 1681, Garbage sur la commune de St Cricq apparaît dans un texte comme étant un fief qui, après avoir appar- tenu au seigneur de La Porte, est dénombré au profit de François de Lassalle alors coseigneur de Roquefort.

Epoque contemporaine

En 1897, le 12 décembre, mise en service de la voie ferrée reliant Mont de Marsan à Nérac (Distance 93km). Une halte est positionnée sur la commune ayant pour nom : « Pujo-Saint Cricq ». Elle sera fermée aux voyageurs, le 2 octobre 1938 et aux marchandises, fin 1969.

La voie ferrée, après son démantèlement, a été transformée en piste cyclable « la voie verte du Marsan », sur le même itinéraire.

Dans le village, dans les années 2000, subsistaient quelques traces de maisons anciennes parmi lesquelles, probablement, celle d’un forgeron où l’on trouvait gravés sur une plinthe, des tenailles, un marteau et la date de 1722.

La villa gallo-romaine de Saint Cricq

En 1868, M. Faberes, propriétaire de parcelles qui entourent le bourg actuel, découvrit par ha- sard les vestiges d'une villa gallo-romaine au lieu-dit Glézia (*), voisine peut-être d'un établis- sement militaire de l'époque. D'après les nombreux spécialistes qui ont étudié ces vestiges, il s'agirait d’une villa proconsulaire élevée sur un territoire occupé par les romains pendant la conquête de la Gaulle. Etablie sur la rive gauche du Midou, c’était une grande villa du Bas- Empire qui daterait au plus tôt du IVe siècle et qui se composait d’un ensemble de pièces et de galeries entourant une cour intérieure, notamment à l'est et à l'ouest. La partie nord a été tota- lement détruite. Au nord-est, en contrebas, une petite construction annexe était destinée à des thermes.

À côté des divers vestiges découverts - dallage, plinthe, revêtement mural et morceaux de co- lonnes en marbre blanc, tuiles à rebord et tuiles creuses, débris de verre et de céramique - ce sont les mosaïques qui constituaient la richesse majeure de la villa (1) et les divers comptes rendus de fouilles se sont principalement portés sur elles. Une scène se compose de plusieurs personnages entourant un Dionysos nimbé, couronné de pampres, les jambes croisées et te- nant à la main un thyrse orné de grappes et de feuilles de vigne. Une autre mosaïque présente dans une piscine à six pans, un décor de faune marine avec au centre un cheval et un taureau marins affrontés. Autour figurent des dauphins, anguilles, murènes, pieuvres, etc. Sur une troi- sième apparaissent un tigre, une chèvre et une tête d'enfant. Une autre enfin est ornée de méandres, entrelacs et torsades avec une croix grecque évidée.

Lors des premières fouilles de 1868, on constata que certaines mosaïques avaient été mutilées légèrement, vraisemblablement par les Wisigoths, plus chastes que les Novempopulaniens. Ils pratiquaient l’Arianisme, une doctrine chrétienne qui fut taxée d’hérésie par la suite. La Villae a pu être un temps occupée par ceux-ci, car ils citèrent une villa des bords du Midou dans la to- pographie d’Eladabald résumée par l’anonyme de Ravenne. (2)

La disparition de la villa vers le VIIIème siècle est, peut-être, liée aux attaques menées par les Vascons, mais aussi les Maures ou les Nor- mands qui firent des incursions dans la région.

Une fouille de sauvetage sera réalisée en 1976, sous la direction d'Hervé Rivière et Elisabeth Monturet, par des bénévoles de la Base Aérienne 118 de Mont de Marsan, permettant de retrouver des traces d’un pave- ment de grande dimension, d’une mosaïque polychrome et de localiser les traces de l'établissement des thermes en contrebas.

Cependant, rien ne subsistait des mosaïques si bien décrites au XIXème siècle; elles avaient été pillées ou dispersées. Pourtant, par l'intérêt qu’elles représentaient, les mosaïques découvertes dans cette villa gallo -romaine étaient parmi les plus remarquables de la région.

Plusieurs articles ont été publiés, en particulier sous la plume du Dr Sor- bets, de J. Quicherat, du R.P. Labat, de E. Dufourcet, C.Lacoste, A.S Lugat, E. Monturet et H. Rivière...

Agos

Agos est un quartier en périphérie ouest du bourg de Saint-Cricq qui était rattaché à Saint Cricq sous l’ancien régime. Le château dominait la rive droite du Midou en face de la motte féodale de Castet Crabe. Il n’en subsiste que des ruines et un moulin situé dans un vallon voisin en bas d’un petit étang. Agos eut aussi une église aujourd’hui disparue. Il était aisé de se rendre d’Agos à Saint-Cricq par un pont de bois traversant le Midou suivant un trajet plat et rectiligne d’une demi-lieue.

La Seigneurie apparaît dans des textes de 1279 où est cité Arnaud–Loup de la Broquère, Chevalier et seigneur d’Agos et de ses dépendances lors d’une convocation devant la cour del sers où il doit, entre autre, fournir des soldats à la vicomté de Marsan (1).

Est il le premier seigneur D’Agos ?

Au XIVe siècle, on y retrouve la famille de Laminsans.

Les Laminsans sont attachés aux familles de Béarn et de Foix, mais aussi à la famille d’Al- bret. Au gré des mariages, on retrouve ainsi des alliances avec les familles de Marsan, Tou- jouse, Armagnac, Navailles, les comtes de Comminges...
Certains Laminsans furent Barons d’Auros en Bazadais, ce qui ne manque pas de prêter à confusion avec Agos en Marsan.
Le seigneur Lubat de Laminsans, seigneur de Castandet, fut cofondateur de Saint-Gein en

1284. Ses fils Arnaud et Jean furent les auteurs de deux branches familiales dont l’aînée fut celle des seigneurs de Castandet et l’autre des seigneurs d’Agos.

Au XVIIe siècle, Agos devient une Baronnie.

Ainsi on trouve sur 500 ans à Agos :

  • Jean de Laminsans, ca 1300-1346, Seigneur du Mirailh,
  • Guicharnaud de Laminsans, ca 1330-1392, Seigneur d'Agos et du Mirailh, Martin de Laminsans, ca 1385-1441, Seigneur d’Agos,
  • Guicharnaud de Laminsans, ca 1415-1465, Seigneur d’Agos,
  • Jean de Laminsans, né vers 1450 - dcd vers 1500, Seigneur d'Agos et St-Cricq,
  • Lubat de Laminsans, né vers 1515, Escuyer, Seigneur d’Agos en Marsan. Il est cité dans un texte de 1536 (1) où il prête hommage à Jacques de Foix, Lieutenant général de Henri II, roi de Navarre,
  • Jesoboam de Laminsans, né vers 1620, Seigneur d'Agos, de Maureilhan, de Breuilhet,
  • Jacques de Laminsans (2), né vers 1650, Seigneur d’Agos, Maureilhan et Breuilhet, dcd sans postérité,

En 1681, sur un aveu de dénombrement fait au profit de François de Lassalle (3), alors cosei- gneur de Roquefort, on trouve en sa possession, entre autres, les fiefs issus de la maison de La Porte que sont Agos et Garbage.

En 1714, Agos revint aux Lucmau de Classun qui se partagèrent la Seigneurie avec les Gar- relon avec qui ils étaient alliés, Catherine de Laminsans, sœur de Jacques, s’étant mariée le 28 octobre 1669 avec Jean-Louis Lucmau de Classun. Son fils, Jean-Louis Lucmau de Clas- sun, deuxième du nom, lui succéda jusqu'au 12 avril 1764, date de son décès.

À cette date, Pierre Paul de Larrieu, avocat au parlement, devint Seigneur d’Agos par le jeu des successions : sa mère était Marie de Garrelon, sa grand-mère maternelle était une Luc- mau de Classun (4). Son fils aîné, Clair Joseph, fut lieutenant grenadier sous l’empire et vi- vait encore à Saint Loubouer, en 1848.

Après la révolution, le quartier d’Agos, qui était rattaché à Saint Cricq sous l’ancien régime, fut un temps une commune à part entière avant d’être rattaché à la commune de Bougue, en 1819.

Maureilhan ou Maureillan

Sur l’ancienne paroisse de Saint Cricq de Maureilhan était implantée une « Seigneurie de Mau- reilhan ». C’était une Seigneurie avec maison noble, moulin, vignesY.
Si on ne connaît pas l’implantation exacte de la Seigneurie, on peut toutefois imaginer qu’elle se trouvait à l’emplacement du quartier actuel de Maureilhan. Son nom viendrait de Marc Aurèle (Marcus Aureliani, empereur romain de 161 à 180), en liaison avec la villa du IVe siècle (1) ou encore des Maures qui séjournèrent dans la région.

Un certain nombre de textes citant Maureilhan sont parvenus jusqu’à nous :

  • Au XIIIe siècle, on trouve un recensement de la Seigneurie dans des actes administratifs destinés au roi d’Angleterre : « affarium de Morelhan in par S.Quirici Marciani »(2) ; Pierre de Bourdenx, damoiseau, y est cité comme ayant rendu «foi et hommage» le 22 octobre 1273.
  • Vers 1480, Lubat d’Aydié, Seigneur d’Ognoas, Arthez et Eyres, possède un fief à Maureilhan qu’il vend avec d’autres terres au marchand Dartigoa de Mont de Marsan.
  • Le 8 juin 1495 (acte daté), Jean d’Aydié, Seigneur d’Ognoas les rachète pour 13 écus.
  • En 1508, Agnette de Pomiès, dame de Maureillhan, apparait sur un contrat lui reconnaissant des droits sur les revenus de la Seigneurie de Rimblès (3).
  • En 1538, François de Pomiès, Seigneur de Rimblès, dénombra (*) « sa noble maison de Maureilhan avec moulin, motte, vignes, verger » ...etc.
  • En 1676, Pierre de Bartheau, sieur de Maureilhan, dénombra. Son Fils, Jean-Marie de Bartheau, sieur de Maureilhan (4), vendit la Seigneurie à Jean Cassaigne, Seigneur de Bresquedieu (Saint Vidou), le 14.11.1695.
  • En 1712, sur un acte notarié, on trouve Jacques de Laminsans, Seigneur d’Agos de Maureilhan et de Breuilhet.
  • En 1728, une note des Archives de Pau nous apprend que Pierre de Cassaigne, Seigneur de Bresquedieu, est seul Seigneur direct de la Seigneurie de Maureilhan (5).
  • En 1732, Jean de la Croix, Seigneur de Ravignan, dénombra la maison et le moulin de Maureil- han (6).
  • En 1746, André de Cassaigne est Seigneur de Maureilhan.
  • En 1772, Pierre de Cassaigne, Seigneur de Maureilhan et Bresquedieu, est capitaine, commandant le régiment de Provence. Sa sœur a pour nom Marthe Cassaigne de Maureilhan, dame de Bresquedieu.

Commanderie Saint-Jean d'Angenès

L’ancienne commanderie Saint-Jean d'Angenès ou Engenès appartenait aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (1). Sa construction daterait au minimum du XIIIe siècle.

Elle possédait un hôpital et une chapelle. Elle dépendit de la commanderie d'Argentins (2) avant d'être rattachée vers 1780 à celle de Casteljaloux. Sa chapelle fut ruinée lors des guerres de Religion au XVIe siècle. On en trouve la trace dans plusieurs écrits.

Dans un texte sur «Les Commanderies dans le Département des Landes»(3) de l’Abbé A. Departon, on peut lire au chapitre XXV reproduit ici :

« Commanderie d'Angenès : Le Pouillé de 1335 met cette Commanderie au nombre des maisons religieuses de l'Archiprêtré du Plan : « Domus d'Engeriis, Hospitalis Sancti Joan- nis» (4). Celui de 1749 la range parmi les bénéfices inconnus ou irréguliers, mais dans le même archiprêtré. Les chevaliers de Saint-Jean possédaient plusieurs seigneuries spirituelles dans le pays de Marsan, entre autres celles de Saint-Jean d’Angenès dont la chapelle de dévotion fut ruinée lors des guerres de Religion, d'Auzac, de Graulous, de Saint-Sylvestre, etc.(5) Le souvenir de cette maison avec sa chapelle et son hôpital de St Jean semble avoir péri à St-Cricq de Maurelhan où ils étaient situés. Il en est de même, en bien d'autres lieux, qui avaient des Commanderies avec chapelle et hôpital, celui-ci desservi quelquefois par des religieuses hospitalières ».

Une note des Archives de Pau, B. 5913, extraite d'un dénombrement du 29 février 1728, rendu par Pierre de Cassaigne, seigneur de Bresquedieu, nous apprend que : « ce dernier est seul seigneur direct de la Seigneurie de Maureilhan, qui contient 233 jour- naux et demi et 3 lattes Y montent les fiefs à 18 H 15 sols et 14-poules ; là-dessus, il prend du Seigneur commandeur de Cours 15 sols pour l’hôpital de Saint-Jean d’Angenèz. » (6) Saint-Jean d'Angenès et Graulan (près de Villeneuve de Marsan) avaient appartenu, comme membres, à la Commanderie d'Argenteins, et ils en furent distraits vers 1780, pour être unis à celle de Casteljaloux. (7) »

Une hypothèse

Si on fait des recherches sur l’endroit où serait localisé Saint jean d’Angenès de nos jours, bien qu’il ne soit pas possible de le prouver car aucun document en notre possession ne peut l’affir- mer, on peut noter qu’il existe à proximité de Saint-Cricq, à la limite de la commune avec Ville- neuve, un lieu qui fut saisi à la révolution et qui servit d’hôpital auparavant, celui-ci étant tenu par des religieuses.

Or, dans le Pouillé de 1749, l’une des dernières évocations d’Angenès, on trouve une allusion au fait qu’il était desservi par des religieuses, qu’il possédait chapelle et hôpital et se trouvait à proximité de Villeneuve de Marsan. Par ailleurs, dans l’Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, Angenès fut unie en 1780 à la commanderie de Casteljaloux, preuve de son existence à l’aube de la révolution.

Si ces faits étaient avérés, ce lieu existerait encore et se trouverait sur la limite entre les deux communes. Il pourrait être ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom « Le Broustet ». Une source ferrugineuse y fut découverte et il fut fréquenté pour ses vertus thérapeutiques. Ce lieu est remarquable encore aujourd’hui de par son architecture massive aux murs de briques et aux arcades obstruées.

A la révolution, il fut vendu comme bien national. En 1920, Mr Henry Bats s’y installa et en fit un lieu de cure qui offrait en même temps des repas pour noces et banquets.

Ce bâtiment est aujourd’hui reconverti en lieu d’habitation.

Joël Buclon